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Notion de dominance
                       et de meute 

Nous entendons très souvent qu’un chien montrant des comportements agressifs envers un humain ou un congénère est un «dominant».
 

Cette caractérisation du comportement du chien, constitue une fausse croyance et découle de l’idée qu’il n’est rien de plus qu’un «loup domestiqué».

Or, récemment des généticiens ont comparé l’ADN de chiens et de loups, et mis en évidence que cette vision de leur évolution est loin d’être vraie.

Le loup n’est pas l’ancêtre du chien, mais plutôt sont plus proche cousin, ils ont un ancêtre commun.
 

Concernant la notion de «dominant», il y a très souvent confusion entre le rang social et le tempérament de l’animal.
 

Le rang social renseigne sur la place de l’animal dans son groupe, sa famille.

Si plusieurs espèces sociales présentent une « organisation sociale », leur permettant de répondre de manière efficace aux pressions de l’environnement (prédation, recherche de nourriture,...), elle peut être de différente forme.

La hiérarchie de dominance en est une, mais n’est pas applicable à tous les groupes et n’a de sens que dans des groupements d’individus de la même espèce. (chien/chien, humain/humain .......)
 

Ainsi, même si le chien est une espèce sociale et que nous le sommes également, nous ne formons pas pour autant un groupe social avec nos chiens.

On parlera plutôt de groupement interspécifique et en aucun cas d’organisation sociale.
 

La hiérarchie de dominance entre l’homme et le chien n’existe donc pas.
 

En ce qui concerne les groupes de chiens, il n’existe pas de données scientifique nous permettant d’attester que les chiens de compagnie s’organisent en hiérarchie de dominance comme certains loups (ce qui est très variable en fonction des loups et du milieu de vie).

Inférer ce mode d’organisation chez nos chiens est donc tout à fait arbitraire.
 

Le tempérament d’un animal est en partie héritable génétiquement, mais sera modulé par ses expériences de vie.

L’animal aura une prédisposition à exprimer un tempérament plutôt « joueur », « curieux », «intrépide »,« peureux » ou « assertif »...

Mais ces traits ne sont pas totalement innés.

Les échanges avec son environnement physique ou social, bien souvent lorsqu’il est très jeune, vont moduler le tempérament que l’on observera chez un animal adulte.
 

Chez le chien le tempérament dit « assertif »est bien souvent confondu avec ce qui est communément qualifié de « statut de dominant».

Ce trait de tempérament va s’exprimer par l’expression de comportements considérés comme agressifs, par notamment une acceptation de la contrainte très limitée pour certains chiens.

Mais contrairement au trait de tempérament, le statut de dominant n’est en aucun cas héritable et dépend du contexte.
 

Oubliez donc tous ces conseils totalement arbitraires pour «soumettre» votre chien, lui indiquer sa place de soumis dans la « meute ».
 

Votre chien n’est pas un loup, vous ne formez pas une meute avec lui.
 

Considérer le chien, comme un simple «loup apprivoisé», c’est négliger ses propres compétences, ses besoins comportementaux et physiologiques, mais aussi cette remarquable plasticité comportementale propre à cette espèce.

C’est à dire, cette capacité à s’adapter à des environnements variés et à cohabiter et échanger avec diverses espèces.
 

Et de fil en aiguille, tout ceci peut avoir un impact sur leurs comportements et leur bien être.
 

Une vie harmonieuse et respectueuse avec votre chien trouve son origine non pas dans des interactions conflictuelles avec lui, mais plutôt dans des échanges positifs et le respect de ses besoins en tant que chien mais aussi en tant qu’individu avec son tempérament et ses propres expériences de vie.
 

C’est pourquoi, un chien ayant la possibilité d’interagir avec des congénères régulièrement, vivant dans un environnement répondant à ses besoins et ayant des interactions positives avec un grand nombre d’humain différents, aura plus de chance de présenter un tempérament confiant/audacieux pour le bonheur de tous !
 

Propos de Séverine Belkhir (éthologue au refuge AVA et doctorante à l’université Paris 13) et Dr Thierry Bedossa, vétérinaire en comportement.

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